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- Il ne peut pas remplacer une aide vétérinaire professionnelle.
La socialisation d’un chiot est l’une des étapes les plus importantes de son développement, mais en quoi cela consiste-t-il réellement ? Il s’agit du processus par lequel vous présentez à votre chiot de nouvelles expériences, de nouvelles personnes, de nouveaux animaux et de nouveaux environnements d’une manière positive et sécurisée.
Une bonne socialisation signifie qu’à l’avenir, votre toutou deviendra un chien agréable et plein d’assurance. Le manque de socialisation, en revanche, peut renforcer les comportements de peur, d’angoisse et d’agressivité à l’âge adulte.
La difficulté ? La socialisation est un travail de longue haleine et la période pour socialiser votre chiot, courte : elle doit intervenir entre ses 3 et 12 semaines. C’est pendant ces quelques semaines que les chiots sont particulièrement réceptifs aux nouvelles expériences, c’est donc le moment idéal pour leur présenter le monde qui les entoure, des nouvelles personnes et congénères aux voyages en voiture et aux sonnettes. Alors, comment procéder ?
Kait Hembree, éducatrice principale au sein de GoodPup, nous livre tous les secrets pour correctement socialiser un chiot. Découvrez-les dans cet article.
Socialisation d’un chiot : les avantages
En socialisant votre chiot dès son plus jeune âge, vous lui permettrez d’acquérir assurance et aisance face à de nouvelles situations. À court terme, il apprendra à être curieux du monde qui l’entoure, plutôt que de s’en montrer effrayé. Sur le long terme, une bonne socialisation aidera à prévenir les comportements anxieux et rendra chaque sortie, qu’il s’agisse d’une visite chez le vétérinaire, de promenades ou d’un repas à l’extérieur, bien plus agréable, pour vous comme pour lui.
iStock/Bigandt_Photography
« À terme, la socialisation diminue le risque de comportements sociaux inappropriés », explique l’éducatrice.
Un chien correctement socialisé :
- se sentira plus à l’aise dans de nouveaux lieux, comme un restaurant acceptant les chiens ou un parc ;
- sera heureux de rencontrer de nouvelles personnes et d’autres congénères, plutôt que de se montrer nerveux ;
- sera moins stressé lors de visites chez le vétérinaire ou lors de séances de toilettage ;
- s’adaptera plus facilement aux changements de routine ou d’environnement.
Une socialisation dès le plus jeune âge contribue à éviter :
- les réactions de peur envers des inconnus, des enfants ou d’autres animaux ;
- l’angoisse dans des environnements animés (EN), comme les rues d’une ville ou des parcs bondés ;
- la réactivité en laisse, notamment les aboiements, les positions de défense ou les comportements agressifs ;
- la sensibilité aux bruits, comme ceux des feux d’artifice, de l’orage ou des voitures.
Fonctionnement de la socialisation
Pendant la période de socialisation, les yeux et les oreilles du chiot sont complètement développés, ce qui n’est pas le cas de son système nerveux ni de sa régulation hormonale. Il sera donc plus enclin à apprendre et ses réponses émotionnelles seront plus flexibles. À ce stade, votre chiot n’a pas encore appris à être inquiet face à de nouvelles situations, et toute expérience négative qu’il aura déjà vécue aura moins de chance de l’affecter sur le long terme.
Kait Hembree compare la socialisation à l’apprentissage du vélo : il est plus facile d’apprendre à un jeune âge en raison de ses capacités physiques et mentales.
En tant que propriétaire, votre rôle lors de cette période de socialisation est de présenter à votre boule de poils le plus de nouvelles expériences possible, de façon contrôlée et positive. Chaque interaction doit être douce, récompensée et adaptée au niveau de confort de votre chiot.
Bien évidemment, la socialisation n’est pas un long fleuve tranquille. À ce stade, il peut être plus compliqué de présenter votre chiot à de nouveaux chiens ou des environnements bondés, car il n’aura pas encore reçu tous ses vaccins. De même, si vous venez tout juste d’adopter votre toutou, vous aurez besoin de passer beaucoup de temps à vous occuper de lui, ce qui peut rendre plus difficile la mise en contact avec des personnes, des lieux et des situations.
Rappelez-vous que les efforts en valent la peine, la socialisation permettant à votre chiot de devenir un adulte heureux et en bonne santé.
iStock/JerryGrugin
Comment socialiser un chiot
En socialisant correctement votre chiot, vous l’aiderez à avancer avec assurance dans le monde qui l’entoure, une expérience positive à la fois.
Présentez-lui les situations suivantes :
- différentes personnes (enfants, personnes âgées, personnes portant des chapeaux, avec une barbe, etc.) ;
- d’autres chiens et animaux amicaux et vaccinés (chats, oiseaux, vaches, etc.) ;
- différents environnements (parcs, boutiques et restaurants acceptant les animaux, déplacements en voiture, vétérinaire, etc.) ;
- bruits du quotidien (aspirateur, sonnette, bruits de cuisine) ;
- gestion des expériences (toucher plusieurs parties de son corps comme ses pattes ou ses oreilles afin de prévenir une possible sensibilité).
Vous venez d’accueillir un chiot ? Découvrez ci-dessous une liste complète de socialisation !
iStock/Sviatlana Barchan
Pour une socialisation réussie, avancez progressivement et privilégiez les expériences positives. Voici un guide simple étape par étape qui vous aidera à présenter le monde à votre chiot, d’une façon qui l’aidera à gagner en assurance et à se sentir en sécurité.
- Choisissez le bon moment :
socialisez votre chiot lorsqu’il est en pleine forme. Essayer de lui faire découvrir de nouvelles choses lorsqu’il est fatigué ou trop stimulé peut conduire à de la frustration. - Avancez petit à petit :
commencez par des environnements peu stressants avant de passer à des lieux plus bruyants et bondés. Présentez aussi à votre chiot des personnes calmes, avant de passer à des personnes plus dynamiques. - Optez pour le renforcement positif :
associez chaque nouvelle expérience à une récompense, une friandise et un jeu. De cette façon, votre chiot associera des expériences positives à chaque chose qu’il découvre. - Observez son langage corporel :
prêtez attention aux signes indiquant que votre chiot se sent à l’aise. Il peut s’agir d’une posture relâchée, d’un regard doux et d’oreilles détendues vers l’avant. S’il montre des signes de stress (queue repliée, recul, bâillements excessifs), laissez-le s’éloigner de la source du stress. - Laissez-le donner la cadence :
comme le souligne Kait Hembree, ne forcez jamais votre chiot à interagir avec quelque chose dont il n’est pas sûr. S’il veut faire marche arrière, laissez-le faire ! Vous pourrez toujours réessayer une autre fois. - Faites en sorte que les expériences soient courtes et positives :
si votre chiot commence à fatiguer ou à en avoir assez, mettez un terme à l’expérience et récompensez-le. - Répétez et variez les expériences :
il existe autant de stratégies de socialisation que de chiots. Exposez régulièrement votre toutou à diverses situations pour l’aider à prendre petit à petit confiance en lui.
Socialisation : les choses à ne pas faire
La socialisation a pour but de préparer votre chiot à devenir un chien accompli, mais certaines erreurs courantes pourront rendre le processus stressant plutôt que bénéfique. Voici ce que vous ne devez pas faire.
Ne pas laisser votre chiot décider de ce qui le met à l’aise
Votre chiot est le seul à choisir s’il doit ou non approcher un nouvel élément.
« Encouragez-le avec des friandises, d’autres animaux, des compliments ou de l’amour. Si votre chiot décide qu’il n’est pas à l’aise, laissez-le s’éloigner, souligne l’éducatrice. Laissez-le faire ce dont il a besoin pour se sentir en sécurité. »
Oublier de rendre chaque nouvelle expérience positive
L’exposition seule ne suffit pas. Les nouvelles expériences doivent être agréables pour votre chiot. Dès qu’il fait la découverte de quelque chose de nouveau, récompensez-le à l’aide de friandises et d’encouragements ou par le jeu. En associant de nouvelles personnes, de nouveaux endroits et de nouveaux sons avec une conséquence positive, il sera bien plus enclin à se sentir à l’aise avec ces éléments une fois adulte.
Aller trop vite
Bien qu’il soit important de faire vivre à votre chiot des expériences variées, en faire trop, trop vite, peut être assommant. Si votre chiot semble hésitant ou stressé, ralentissez les choses et introduisez de nouvelles expériences à un rythme plus adapté.
iStock/A_Columbo
Ne pas mettre fin à une expérience au bon moment
Une séance de socialisation réussie doit se terminer sur une note positive. Si votre chiot montre des signes d’inconfort ou essaye de partir, laissez-le faire. Comme l’explique Kait Hembree, agir de cette façon renforcera votre lien avec votre chien, car vous le laisserez libre de choisir ce qui lui procure une sensation de sécurité. Il saura alors qu’il pourra compter sur vous pour lui donner cette sécurité.
Punir votre chiot s’il réagit négativement
Si votre chiot grogne, se cache ou aboie face à un nouvel élément, ne le punissez pas : c’est sa façon à lui de vous expliquer qu’il n’est pas serein ou qu’il a peur. Au lieu de le gronder, rassurez-le en créant une distance et en réintroduisant l’expérience avec plus de tact, à un autre moment.
Le socialiser lorsqu’il est épuisé
Tout comme les humains, les chiots peuvent devenir grincheux lorsqu’ils sont fatigués. Tenter de socialiser un chiot fatigué peut conduire à de la frustration et des associations négatives. Veillez donc à ce que votre toutou soit en pleine forme lorsque vous lui présentez de nouvelles expériences.
Trucs et astuces
La socialisation de votre chiot ne doit pas être une tâche insurmontable ! Avec un peu d’organisation et l’aide adaptée, cette étape du développement de votre chiot n’en sera que plus facile et agréable pour vous deux.
Participer à des cours
L’une des meilleures façons de socialiser votre chiot ? L’inscrire à des cours ! En effet, ces derniers offrent un environnement structuré où il pourra rencontrer d’autres chiens et d’autres personnes, tout en apprenant des compétences de base. Ces cours sont encadrés par des éducateurs professionnels qui pourront vous guider dans le processus de socialisation et vous aider à résoudre d’éventuels problèmes.
Les cours en groupe, eux, pourront exposer votre chiot à de nouvelles situations et de nouveaux bruits de manière contrôlée. Si vous ne savez pas par où commencer, recherchez des cours d’éducation basée sur le renforcement positif près de chez vous.
Trouver des groupes de rencontre pour chiens
Si vous ne pouvez pas assister à des cours d’éducation, optez pour les groupes de rencontre pour chiens. Les animaleries, centres d’éducation et garderies pour chiens proposent parfois des séances de jeu encadrées, afin de permettre aux jeunes chiens d’interagir de manière positive et sécurisée.
Les rencontres informelles avec des amis ou des voisins qui ont des toutous socialisés et vaccinés peuvent aussi aider. Assurez-vous simplement d’introduire les chiots progressivement et surveillez leurs interactions pour que l’expérience soit la plus positive possible.
iStock/Giselleflissak
Faire appel à un professionnel
Ne traversez pas cette phase par vous-même : si vous avez un emploi du temps bien chargé, un pet sitter, un promeneur de chien ou un proche de confiance peut aussi vous aider à exposer votre chiot à de nouvelles expériences Tout ce qu’il vous faudra, c’est définir clairement vos attentes. Montrez à la personne qui vous aidera comment vous introduisez de nouvelles expériences, et insistez sur l’importance de faire de cette socialisation une expérience positive, sans stress.
Et si mon chiot est trop âgé pour la socialisation ?
Si votre chiot a dépassé la période de socialisation habituelle, ne vous inquiétez pas. Bien qu’il soit plus facile de socialiser les chiots pendant leur période essentielle de développement, vous pouvez toujours apprendre à votre petit compagnon à ressentir des émotions positives face à de nouvelles expériences.
Vous devrez travailler à ce que l’on appelle la « désensibilisation ». Suivez les étapes de notre liste de socialisation, mais diminuez l’intensité des introductions et avancez de façon plus systématique. Commencez par des présentations avec plus de distance, introduisez de nouveaux sons à des volumes beaucoup plus faibles et prenez plus de temps pour désensibiliser votre chiot au fil du temps.
Notez les situations auxquelles votre chiot réagit mal, puis ajoutez-les à la liste des points que vous devrez travailler de façon plus approfondie. Il peut s’agir de friandises de plus grande valeur, d’une progression plus lente ou d’une désensibilisation et de contre-conditionnement.
De quelles aides pouvez-vous bénéficier ?
Vous avez des doutes et socialiser votre chiot vous dépasse ? Kait Hembree conseille de faire appel à un éducateur qui utilise la gentillesse et les récompenses. Ce dernier vous aidera à trouver la meilleure approche à adopter avec votre chien. Un éducateur professionnel peut vous aider à définir un plan personnalisé pour exposer votre chiot au monde, lentement et en toute sécurité. Vous pouvez aussi travailler avec un comportementaliste agréé ou inscrire votre chiot à un cours d’éducation spécialisé.
Avec de la patience et la bonne aide, votre chien pourra apprendre à aimer les nouvelles expériences, même s’il est déjà plus âgé.