Vous hésitez entre prendre un Grand Bouvier suisse ou un Bouvier bernois ? Entre ces deux chiens de montagne votre coeur balance ? Je ne peux pas vous en vouloir, ils sont tous deux tellement adorables, si beaux et si bons compagnons. Regardons de plus près leurs différences afin que vous choisissiez la race qui vous convient le mieux.
C’est un fait : le Bouvier bernois et le Bouvier suisse sont deux races de chien irrésistibles, qui semblent au premier abord très similaires. Ces deux chiens de travail sont originaires de Suisse, le Bernois étant quant à lui plus précisément de la région de Berne, comme son nom l’indique. Les deux arborent le même pelage aux couleurs noir, blanc et rouille, et tous deux sont de parfaits compagnons pour une famille.
Historique rapide des races
Le Grand Bouvier suisse
Les origines du Grand Bouvier suisse remontent aux chiens de guerre de Jules César, qui avait franchi les Alpes avec ses armées en vue de conquérir l’Europe. Les Suisses ont ensuite utilisé les descendants de ces chiens de type mastiff pour tirer des charrettes de viande et de produits laitiers à travers les montagnes jusqu’aux marchés. C’est pour cette raison que le Grand Bouvier suisse est aussi surnommé « le cheval du pauvre. »
Le Bouvier bernois
Les racines du Bouvier bernois sont étroitement liées à celles du Grand Bouvier suisse, mais il provient d’une région célèbre pour son fromage et son chocolat. Le Bernois était quant à lui non seulement utilisé pour transporter des marchandises, mais aussi pour garder les troupeaux. Ces deux races appartiennent à la même famille que le Saint Bernard et le Rottweiler.
Aspect
Le Grand Bouvier suisse et le Bouvier bernois ont le même type de morphologie, avec une ossature lourde et des muscles puissants. Leur pelage arbore un beau mélange de noir, de blanc et de rouille, avec des motifs de marquage similaires et une « flamme » blanche de la truffe au front. Le pelage du Bernois est plus long, ce qui fait une vraie différence en matière de toilettage !
En termes de taille et de poids, le Suisse est légèrement plus grand, mesurant en moyenne 2 centimètres et demi de plus et pesant environ 7 kilos de plus. À titre de comparaison :
Grand Bouvier suisse : 59 – 72 cm au garrot / 39 – 64 kilos
Bouvier bernois : 59 – 69 cm au garrot / 32 – 52 kilos
Caractère, éducation et mode de vie
Ces deux grands chiens de montagne sont appréciées pour leur dévouement à leur famille et leur caractère affectueux, mais il est à noter que le Bouvier suisse prend un peu plus de place, tant par ses dimensions que par sa personnalité. Les deux font des chiens de garde très compétents, et bien qu’ils prennent parfois cette tâche un peu trop au sérieux, ils ne sont pas agressifs. De plus, ces chiens robustes ont un aboiement très sonore qui ne plaira peut-être pas à vos voisins. Enfin, ils ont tendance à rester longtemps dans leur phase « chiot », ce qui peut mettre à rude épreuve la patience d’un propriétaire, en raison de leur grande taille. En effet, leur grand corps pataud (de près de 45 kilos) et les petits accidents qu’il provoque peuvent parfois sembler un peu trop difficiles à gérer.
Le Bernois a la réputation d’être un gros nounours, plus timide, plus tranquille, et très conscient de son corps dans l’espace lorsqu’il est auprès de tout-petits. Le Bernois remporterait peut-être le trophée du Gentil Géant face au Grand Bouvier suisse, mais ce sont tous deux des chiens parfaits pour une famille.
Dressage
Le Bouvier suisse pouvant être un peu têtu, il vaut mieux le dresser tôt. La nourriture est d’ailleurs une excellente motivation pour l’aider à apprendre les bons comportements. Il réagit généralement assez mal au harnais, à moins qu’il ne soit utilisé pour tirer des charges, et il a tendance à tirer plus fort avec un harnais lors de l’entraînement à la laisse.
Le Bernois, comme le Suisse, est un chien intelligent, mais plus soucieux de plaire à son maître. Sa nature affectueuse le rend plus sensible aux réactions négatives et à la séparation. Il veut être proche de sa famille et pourra adopter des comportements indésirables s’il est laissé seul pendant de longues périodes.
Activité physique
Le grand bouvier suisse comme le bouvier bernois ont besoin d’une activité physique quotidienne modérée. Ces chiens ne conviendront pas forcément aux cyclistes et aux coureurs réguliers qui aiment être accompagnés de leur chien pour pratiquer leur sport, mais ils sont parfaits pour les personnes qui aiment les longues promenades ou les randonnées dans la nature ou à la montagne. Tous deux vous accompagneront camper avec plaisir, et pourront même tirer les enfants et l’équipement de camping dans une carriole.
Santé et bien-être
Le Bouvier suisse et le Bouvier bernois sont deux races de chien assez robustes qui ne présentent pas de pathologie particulière. En revanche, ils souffrent souvent des problèmes de santé spécifiques aux grandes races, notamment de problèmes articulaires au niveau des coudes, des épaules et des hanches. Cela dit, dans l’ensemble, leur santé orthopédique est assez bonne. Toutes les grandes races sont également vulnérables au ballonnement, une pathologie qui peut s’avérer fatale, sauf si leurs propriétaires savent quels symptômes surveiller.
L’American Kennel Club, la première fédération canine américaine, recommande de dépister chez les chiots la dysplasie du coude, de l’épaule et de la hanche, et de faire vérifier leur santé oculaire. Pour les Bernois en particulier, l’AKC recommande également un contrôle cardiaque et un test ADN pour dépister la maladie de Von Willebrand (coagulation). Le Bouvier suisse a une espérance de vie légèrement plus longue, de huit à onze ans, contre sept à dix ans pour les Bernois.
Perte de poils et toilettage
C’est peut-être la différence la plus marquée entre les deux races. Le pelage du Bernois, plus épais et plus long, nécessite plus de soins de toilettage que celui du Suisse. De plus, la couche extérieure de son pelage et son sous-poil laineux muent de façon importante deux fois par an, même si, bien sûr, les chiens perdent aussi leurs poils en continu. Le Bernois doit être brossé chaque semaine tout au long de l’année, et chaque jour en période de mue, pour maintenir son pelage brillant et en pleine santé. Ses poils plus longs peuvent nécessiter le recours à un peigne ou à une brosse en métal pour démêler les nœuds qui peuvent parfois se former.
Les Suisses, pour leur part, sont moins exigeants en matière de toilettage. Ils ont également un double pelage, mais qui nécessite moins d’entretien. Un brossage régulier du sous-poil pendant les périodes de mue plus importantes ne peut que leur faire du bien, mais à part cela, un bain et un brossage de temps en temps suffisent à lui donner belle allure.
Grand Bouvier suisse ou Bouvier bernois : conclusion
Que vous songiez à adopter un Grand Bouvier suisse ou un Bouvier bernois, le plus important est d’évaluer votre propre tolérance aux grands chiens, qui peuvent être un peu envahissants. Bien qu’aucune de ces races ne soit agressive, elles sont toutes les deux physiquement imposantes. Le Suisse, avec sa nature de chien de garde et son aboiement bruyant, est le plus impressionnant des deux, tandis que le Bernois a une personnalité plus douce, délicate et timide.
Les propriétaires potentiels devraient s’engager à leur faire suivre un dressage sérieux, à rester patients pendant la « phase chiot », et à leur consacrer 30 minutes par jour d’activité physique. Ces chiens ont un coût assez important, le Suisse étant le plus cher des deux, mais il faut en général compter entre 1300 et 2200 € pour en acheter un. Leurs propriétaires s’accordent à dire que ces deux races valent tout l’or du monde si l’on considère tout le dévouement, l’amour et la loyauté qu’elles ont à offrir.
Et n’oubliez pas : il y a énormément de chiens ayant beaucoup d’amour à donner dans les chenils et les refuges et qui attendent un véritable foyer. Si un grand chien de montagne de pure race n’est pas exactement la race qui vous convient, n’hésitez pas à consulter la liste des autres chiens à adopter.