Nous le savons bien, votre chat a le nez le plus adorable et le plus parfait qui soit, mais saviez-vous que son sens de l’odorant est tout aussi incroyable ? Il est 14 fois plus puissant que celui des humains !
Il existe peu de recherches sur l’odorat des félins. Nous en savons donc peu sur la distance à laquelle un chat peut percevoir une odeur, ou même si certaines races ont un odorat plus poussé que d’autres. (Si vous avez plusieurs matous à la maison, vous avez peut-être vos propres théories !)
Selon les scientifiques, nos chats peuvent sentir leur nourriture jusqu’à entre 38 et 47 m de distance, soit environ la largeur d’un terrain de football. Pas étonnant que Minou accoure à toute allure avant même que vous n’ayez posé sa gamelle !
Nous savons cependant une chose : le nez de nos amis félins est doté d’un pouvoir caché : un système olfactif double. Cela vous intrigue ? Venez frotter votre nez à cet article pour en savoir plus.
À quel point l’odorat du chat est-il puissant ?
« Aucune étude établie n’a mesuré exactement la distance à laquelle les chats peuvent percevoir une odeur, car de multiples facteurs entrent en jeu », explique Anita Patel, docteure en médecine vétérinaire et directrice médicale régionale chez IndeVets. « Par exemple, certains produits chimiques et certaines odeurs sont détectables à une plus grande distance que d’autres. »
« Par ailleurs, les phéromones sont perçues et traitées différemment des autres composés chimiques. Nous savons que les chats ont un odorat très développé grâce à la quantité de tissus olfactifs et de types de récepteurs qu’ils possèdent. »
« Les chats ont deux organes principaux qui coopèrent au niveau sensoriel pour détecter les différentes odeurs et substances chimiques dans leur environnement, ajoute Dr Patel. Premièrement, il y a l’épithélium olfactif, qui tapisse les tissus de la muqueuse nasale (à l’entrée du nez) mais aussi l’organe voméronasal, aussi appelé organe de Jacobson. »
« L’organe voméronasal sert à détecter les phéromones d’autres chats, mais aussi d’autres espèces, qu’il s’agisse de prédateurs ou de proies, continue Dr Patel. Si vous avez déjà vu un chat retrousser ses lèvres, vous avez observé ce mécanisme en action : il lui permet d’“avaler” les phéromones pour les acheminer jusqu’à cette saillie située derrière les incisives. C’est ce que l’on appelle le flehmen. »
Qu’est-ce qui distingue l’odorat chez le chat et chez l’humain ?
Pour faire simple, l’odorat du chat est bien plus développé que celui de l’humain. « Alors que le nez humain contient environ cinq à six millions de récepteurs olfactifs, les chats en possèdent jusqu’à 200 millions », souligne Teri Linn Byrd, docteur en médecine vétérinaire chez Veterinarians.org. Leur odorat est donc environ 14 fois supérieur au nôtre !
De plus, les chats sont plus doués pour distinguer les différentes odeurs. Le récepteur olfactif responsable de cette distinction se nomme le récepteur V1R. Des recherches ont trouvé que si les humains n’en possèdent que deux, les chats, eux, en ont presque 30 !
À quoi sert l’odorat chez les chats ?
Il serait tout à fait pertinent de penser que nos chats utilisent leur odorat pour savoir quand nous ouvrons la boîte de pâtée ou de croquettes. Pourtant, il leur sert également dans nombre d’autres situations, notamment pour communiquer ou détecter les dangers.
Détection du danger
Grâce à leur excellent odorat, les chats peuvent percevoir les prédateurs qui approchent, mais aussi les proies ! « Les chats détectent les phéromones des autres chats et ceux de leurs prédateurs, explique Dr Patel. Ils possèdent une saillie, située juste derrière leurs incisives, qui transmet les phéromones à l’organe de Jacobson, où elles sont traitées pour identifier la réaction à déclencher. »
Communication et marquage du territoire
Les chats communiquent entre eux et avec nous de différentes manières. Que ce soit par d’adorables roucoulements ou en clignant lentement des yeux, ils cherchent toujours à nous dire quelque chose. Ils laissent aussi derrière eux beaucoup de phéromones pour communiquer avec leurs congénères.
« Les chats disposent de glandes odorantes qui libèrent des phéromones au niveau de leurs pattes, leur visage, leur arrière-train et leur queue, détaille Dr Byrd. C’est pour ça que les chats se frottent contre les griffoirs, les jouets, d’autres chats ou encore les humains. C’est pour eux un moyen de marquer leur territoire. » Cela explique aussi la raison pour laquelle votre félin adore les grattouilles au menton. Certains chats marquent aussi leur territoire en projetant de l’urine.
Rapprochement avec un compagnon
Lors des chaleurs, les femelles dégagent des phéromones uniques qui seront captées par les mâles non castrés des environs. Un mâle entier peut détecter ces phéromones à plus d’un kilomètre de distance ! Les femelles peuvent aussi uriner pour marquer leur territoire, ce qui attirera aussi les mâles, même si ce comportement est moins courant.
Quête et contrôle de la nourriture
« Les chats utilisent leur odorat dès leur naissance, explique Dr Byrd. À peine âgés de quelques heures, ils s’en servent déjà pour trouver leur mère et son lait. Mais cela ne s’arrête pas lors du passage à l’âge adulte : toute leur vie, l’odorat leur permettra de trouver de la nourriture puis de vérifier qu’elle est comestible. Il n’est pas rare qu’en cachant de la nourriture dans un placard, on la retrouve dévorée par son chat en rentrant ! »
Que valent les autres sens du chat ?
Nous savons maintenant que le nez du chat est plus fin que le nôtre. Mais ses autres sens sont-ils aussi performants ?
L’ouïe
« Les chats peuvent entendre une grande variété de sons sur plusieurs fréquences : ils ont ainsi l’un des champs auditifs les plus vastes de tous les mammifères. Ils peuvent aussi pivoter leurs oreilles pour déterminer avec précision de quelle direction viennent les sons », commente Dr Patel. Qu’en est-il de cette petite poche étrange sur le bord des oreilles de nos félins ? Eh bien, nous n’en savons pas grand-chose pour le moment, hormis qu’elle est absolument adorable.
La vue
« La vue des chats est plus faible que celle des humains, explique Dr Byrd. Leurs yeux sont conçus pour détecter les mouvements de leurs proies, et même s’ils voient beaucoup mieux dans la pénombre, leur vision globale n’égale pas la nôtre. » Les chats voient aussi en couleur, mais pas de façon aussi éclatante que nous. Leur vision périphérique est légèrement meilleure que la nôtre, mais leur perception de la profondeur est moins précise que toute autre espèce de carnivores.
Le toucher
« Chez le chat, le toucher est très sensible, affirme Dr Byrd. Cela se confirme surtout au niveau de leurs moustaches, qui s’enfoncent profondément dans la peau et aident les chats à obtenir plus d’informations sur leur environnement. Ces moustaches, aussi appelées vibrisses, détectent les objets devant eux et sur les côtés du corps pour protéger leurs yeux et leur permettre de s’orienter dans le noir. »
Dr Byrd complète : « Le pelage du chat possède aussi de nombreuses terminaisons nerveuses. Elles sont connectées au système de réponse et apaisent l’animal quand il est caressé ou que des congénères se montrent affectueux à son égard. »
Le goût
« Les chats possèdent seulement 500 papilles gustatives, contre 9 000 chez l’humain. Ils ont donc tendance à se fier davantage à leur odorat qu’à leur goût lorsqu’il s’agit de passer à table », explique Dr Patel. Les chats sont également incapables de reconnaître les saveurs sucrées.
« Il faut se souvenir que c’est la façon dont tous ces sens fonctionnent ensemble qui fait de nos chats des chasseurs aussi performants », conclut Dr Patel.
Les maladies qui affectent l’odorat des chats
Il existe un certain nombre de maladies liées au système olfactif des félins. En voici quelques-unes :
- Rhinosinusite : une inflammation des muqueuses du nez et des sinus. La rhinotrachéite virale féline et le calicivirus provoquent souvent une rhinosinusite.
- Rhinotrachéite : une maladie hautement contagieuse et infectieuse causée par l’herpèsvirus type 1. Elle est l’une des principales causes de maladie des voies respiratoires supérieures et de conjonctivite chez le chat.
- Pneumonie : les chats peuvent souffrir de pneumonies infectieuse ou par aspiration, dont les symptômes sont identiques.
« Les chats sont vaccinés contre certaines de ces maladies courantes affectant le système olfactif, rassure Dr Byrd. La rhinotrachéite virale féline et le calicivirus sont les causes les plus courantes d’inflammation des muqueuses, des sinus et des cavités nasales chez le chat. Cette inflammation entraîne un écoulement nasal, des difficultés respiratoires, une incapacité à sentir et donc un appétit diminué. »
« Dans les problèmes qui touchent le système olfactif, les éternuements sont un symptôme important, surtout chez les jeunes chats. Si votre chat éternue, demandez à votre vétérinaire de l’examiner. En intervenant rapidement pour traiter une rhinotrachéite virale féline due à un herpèsvirus, il est possible d’éviter que les voies nasales de votre chat soient irrémédiablement abîmées. Cela pourrait autrement engendrer des problèmes respiratoires et une production de mucus pendant toute sa vie », ajoute Dr Byrd.
L’odorat du chat : son super-pouvoir caché
La prochaine fois que votre chat viendra se pelotonner sur vos genoux, vous apprécierez d’autant plus son adorable petit museau ! Mais rappelez-vous également de tout ce que votre chat peut sentir et que vous ne percevez pas. « Les propriétaires de chats doivent se montrer attentifs aux odeurs qui pourraient déplaire à leurs animaux. Les parfums, les absorbeurs d’odeurs, les odeurs fortes d’agrumes et la fumée de cigarette peuvent attaquer l’odorat du chat », conclut Dr Byrd. Faites donc le tour de votre logement pour voir si vous pourriez améliorer le quotidien olfactif de votre boule de poils.
Et bien sûr, le nez des chats n’est pas la seule chose incroyable à leur sujet ! Nature curieuse, intelligence impressionnante… nos félins chéris ont plus d’un tour dans leur sac, de leurs oreilles à l’extrémité de leur queue.