L’anxiété chez le chien peut être définie comme étant l’anticipation d’un danger, qu’il soit réel ou imaginaire. Émotion incontrôlée, ce comportement se présente le plus souvent par des vocalisations, une vigilance accrue, des halètements, des vomissements… Et cela peut même engendrer de l’agressivité et des destructions d’objets ou du corps.
Ce comportement devient un problème chez le chien lorsque la situation devient ingérable émotionnellement et que le chien devient instable.
Les principales approches pour gérer l’anxiété du chien dépendent de sa forme. Qu’elle soit pathologique ou non, et suivant son évolution, son traitement sera différent. Il faut impérativement trouver l’origine pour adapter le traitement.
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Quels sont les symptômes de l’anxiété chez le chien ?
Il est essentiel de savoir reconnaître un chien anxieux pour pouvoir l’appréhender en toute sécurité, pour lui, comme pour nous. “Un individu stable psychologiquement doit pouvoir rester calme, couché et statique dans n’importe quelle situation“, explique le comportementaliste animalier Steve Poupard, qui exerce dans les Pays de la Loire. “Il ne doit pas être à l’affût de tout, prêt à s’échapper“. Françoise Perez, une comportementaliste française ajoute : “Un chien bien dans sa peau est détendu, sa queue est en position naturelle et son regard est doux et non fixe ou fuyant.”
Une peur saine est identifiable et justifiée contrairement à une anxiété qui ne l’est pas. La réponse comportementale doit être adaptée à la situation, sans excès et s’arrêtant lorsque le stimulus cesse. L’anxiété peut être normale si le contexte le justifie. Malgré cela, la réponse comportementale doit être adaptée, mais non exagérée.
Quels sont les premiers symptômes ?
D’après les propos recueillis auprès du vétérinaire Ricardo Dubos basé dans les Côtes d’Armor : “L’anxiété productive se différencie de l’anxiété inhibée. La première provoque des comportements tels que des halètements, des tremblements et une perte de contrôle. La seconde se représente par un comportement apathique où le chien reste figé, comme pétrifié de peur.“
L’anxiété peut s’aggraver si les comportements de substitution du chien s’amplifient.
Quels sont les symptômes physiques ?
Suivant les formes et la force de l’anxiété, le chien présente différents symptômes physiques. Ces derniers peuvent apparaître simultanément ou indépendamment. On peut observer :
- Des relâchements de sphincters urinaires ;
- Des halètements ;
- Une apparition possible de symptômes digestifs comme des vomissements ou des diarrhées ;
- Une rigidité musculaire ;
- Une vocalisation accrue (hurlements, gémissements, grognements…).
Certains comportements de substitution peuvent également surgir comme le léchage des pattes. Pour détourner son attention face au stimulus anxiogène, le chien se lèchera frénétiquement les membres jusqu’à parfois se créer des plaies.
Quels sont les changements comportementaux ?
Un chien anxieux peut présenter différentes formes de comportements. Il peut essayer d’éviter le déclencheur en fuyant ou en se cachant. Il peut aussi agresser en mordant et en allant sur le potentiel élément dangereux. Cela dépend de sa forme d’anxiété et de sa façon de se protéger.
Certains chiens anxieux deviennent plus agressifs que d’autres. Cela dépend toujours de la façon dont l’anxiété s’exprime. L’anxiété inhibée est plus intériorisée avec des comportements tels que des plaies de léchage, des positions fixes et tendues. L’anxiété de productivité mène à l’action avec une potentielle agressivité envers l’élément déclencheur. L’animal peut donc être plus réactif et alors plus dangereux.
Certains individus peuvent grogner, d’autres ne préviennent pas et agressent aussitôt. On peut visualiser le corps du chien qui “parle” : la queue basse et les poils hérissés, les oreilles en arrière et les crocs qui apparaissent.
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Quels sont les symptômes d’une crise d’angoisse ?
Le vétérinaire Ricardo Dubos détaille un épisode d’anxiété extrême chez un chien : “L’individu redoute de toute évidence quelque chose. Il se couche, se cache, reste figé comme pétrifié. Il perd tout contrôle en pouvant s’uriner dessus. Certains autres deviennent ingérables, veulent s’enfuir à tout prix. Si la situation ne le permet pas, ils se défendent et agressent sans signaux avant-coureurs.”
Contrairement à cela, une simple peur ne provoque pas de perte de contrôle. L’animal peut sursauter, se mettre en position de défense, mais la peur et les comportements qui en découlent disparaissent lorsque le déclencheur est parti. L’animal reprend alors le cours de sa vie normalement.
Quelles sont les complications et les conséquences de l’anxiété chez le chien
Si l’anxiété n’est pas immédiatement traitée, elle peut dégénérer en trouble du comportement et faire de gros dégâts sur la santé physique et surtout mentale du chien. Il sera alors nécessaire de consulter un comportementaliste pour mettre en place une thérapie adaptée.
Le chien peut développer une forme d’anxiété de séparation s’il est trop attaché à son maître. Il peut également devenir destructeur, fugueur… Les conséquences peuvent ainsi être dramatiques pour lui, pour ses maîtres ou pour les inconnus.
Pour calmer ses angoisses, le chien peut retourner son anxiété contre lui-même. Il peut alors se mordre les griffes ou se lécher frénétiquement jusqu’à provoquer des lésions cutanées. Ces dernières peuvent évoluer en pyodermites. Des problèmes de peau peuvent également apparaître comme chez les humains.
Les animaux anxieux peuvent parfois alterner des phases d’anorexie et de boulimie. Ils tentent de surmonter leur mal-être par la nourriture.
Quelles sont les causes de l’anxiété du chien ?
Selon le site Purina Institute, “70 % des problèmes de comportement chez le chien peuvent être attribués à l’anxiété.” Toutefois, les causes de l’anxiété chez le chien peuvent être très nombreuses. Les déclencheurs ne sont pas perçus de la même façon chez chaque individu. On peut néanmoins assurer que les abandons, la violence ou la négligence ne permettent pas au chien de se développer et de vivre en toute sérénité.
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Quelle est la différence entre anxiété de séparation et anxiété habituelle ?
L’anxiété de séparation peut se définir comme étant un attachement excessif d’un animal à son gardien. Le chien ne peut pas se retrouver seul. Il est totalement perdu. Généralement, il hurle à la mort, essaie de se sauver pour retrouver son maître, détruit son environnement, peut déféquer et uriner. Il faut considérer qu’il est donc dans une situation de panique totale et de perte de discernement.
Ce trouble du comportement nécessite véritablement une prise en charge particulière par un professionnel. Elle doit être adaptée au chien, à l’humain et à la situation.
Comment interagir avec un chien anxieux ?
Pour échanger avec un chien anxieux, il est nécessaire de savoir interpréter les codes canins : mouvements corporels, visuels… Il faut pouvoir repérer les signes avant-coureurs pour éviter d’aller jusqu’à la crise. Si pour le chien la limite du supportable est dépassée, il peut agresser sans prévenir.
Comment éviter de déclencher l’anxiété ?
“Pour atténuer l’anxiété de son chien, il est nécessaire de créer un environnement pauvre en stimulation“, explique Steve Poupard. “Les rituels doivent être évités. De plus, les gardiens doivent être posés, calmes, cela créera une ambiance détendue et rassurante pour l’animal.”
Comment réagir face à un chien anxieux ?
Pour approcher un chien anxieux, il ne faut pas être soi-même stressé. L’animal ressent tout. Il doit toujours pouvoir s’échapper. Dès que les premiers signes de stress apparaissent, il faut cesser tout contact. Les contacts physiques avec des étrangers doivent être limités si le chien ne les demande pas. Le ton de la voix doit être posé et lent.
Si le chien est en crise, il sera ingérable. Il faut le laisser dans un lieu sécurisé, pour lui, comme pour les humains.
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Le traitement de l’anxiété chez le chien
Les traitements contre l’anxiété peuvent prendre plusieurs formes :
- Une thérapie comportementale ;
- Un traitement médicamenteux ;
- Une association des deux.
Quoi qu’il en soit, il est impératif de trouver l’origine de l’anxiété. Un médicament seul occultera les symptômes, mais ne traitera pas l’origine du problème. Une anxiété peut tout à fait être résolue si le traitement est adapté. Une association entre comportementaliste et vétérinaire sera ainsi nécessaire. La durée du traitement varie selon l’intensité, la durée d’existence de cette pathologie et les réactions du chien.
Les traitements naturels pour chiens
De nombreuses thérapies comportementales peuvent être mises en place. Tout dépend du chien, de la situation et du maître : la désensibilisation, l’immersion progressive…
“Certains aliments peuvent être bénéfiques pour lutter contre l’anxiété chez le chien“, décrypte le vétérinaire Ricardo Dubos. “La marque Royal Canin a mis en place un produit : le Relax Care. Ces croquettes aident l’animal à se détendre et à calmer sa nervosité. Des compléments alimentaires peuvent être associés pour apaiser l’animal, mais cela ne traitera pas l’origine réelle de l’anxiété.”
Une anxiété n’est pas une peur simple et passagère. Traiter un chien qui a peur de l’orage est différent d’un chien qui a peur de l’abandon ou de la violence.
Les médicaments pour chiens anxieux
Le vétérinaire Ricardo Dubos explique également qu’il est possible d’administrer des antidépresseurs ou des anxiolytiques pour lutter contre l’anxiété du chien. Cela dépend de la forme d’anxiété que présente l’animal. Il n’y a pas de généralité, que ce soit le médicament ou le dosage. Trop ou trop peu peut avoir des effets inverses. Chaque cas est véritablement unique. Les tarifs de ces traitements varient suivant les cliniques et les situations.
Quand consulter un vétérinaire en cas d’anxiété ?
Un vétérinaire doit être consulté le plus tôt possible si le maître estime que son chien devient anxieux. Lors d’un passage pour les rappels de vaccins, il est possible d’y faire allusion et de prendre un rendez-vous spécifique. De plus, il peut être très intéressant de consulter un spécialiste du comportement. Ce dernier sera à même de proposer des thérapies adaptées et de trouver des solutions pour résoudre ce problème.
Un maître doit être capable de reconnaître les symptômes d’anxiété chez son chien. La complicité qui les unit permet de mettre en évidence les comportements inhabituels adoptés par l’animal. Tout changement doit mettre la puce à l’oreille.
Les troubles de l’anxiété chez le chien sont fréquents et peuvent être dévastateurs. Il est essentiel d’être attentif pour que son compagnon évolue sereinement et profite pleinement de sa vie. Dès que les premiers signes de stress ou d’anxiété apparaissent, parlez-en à votre vétérinaire et consultez un comportementaliste.
