Bienvenue dans la troisième partie de notre série sur l’anxiété de séparation du chien. Notre premier article vous permet de mieux comprendre ce comportement de souffrance, et le deuxième article explique la première phase de l’entrainement et les traitements potentiels.
Parlons aujourd’hui de dressage ! Maintenant que votre chien est préparé, vous pouvez commencer à lui apprendre à rester seul.
Rappelez-vous du tout premier pacte que vous avez conclu avec votre animal pour l’aider à surmonter son état de stress : ne jamais le laisser seul au début ! Vous lui garantissez alors qu’il n’y pas de quoi paniquer et que tout va bien. Si vous respectez votre part du marché, il respectera la sienne en surmontant sa peur petit à petit.
Il est très important de commencer par là et de s’y tenir. Une fois peut suffire, où votre chien est laissé seul plus longtemps que ce qu’il ne peut supporter, pour provoquer une régression de comportement. Et vous devrez probablement recommencer votre formation. N’oubliez pas de demander l’aide de vos proches, de vos voisins ou d’un pet sitter de confiance pour tenir compagnie à votre chien à tout moment.
1. Connaître le seuil de panique de votre chien
Beaucoup de propriétaires commencent la formation au delà du seuil de panique de leur chien. Ce qui peut ruiner les efforts réalisés. En effet, si votre chien commence à paniquer dans les 10 secondes qui suivent votre sortie de la maison, c’est alors là où doit commencer l’entrainement. Rien de plus que cela.
Comment trouver son seuil de panique
- Installez une caméra (ou caméra Furbo, ou vous pouvez utiliser une appli gratuite comme Skype ou Facetime depuis votre ordinateur) et quittez la maison. Surveillez le comportement de votre chien depuis votre smartphone ou tablette.
- Lancez un chronomètre lorsque vous fermez la porte et éloignez-vous suffisamment pour que votre chien ne puisse pas vous entendre ou vous voir. Prenez note du temps et de ce qu’il fait quand vous partez. Surveillez les pas, les cercles, les gémissements, les aboiements, les hurlements, les fouilles, les bâillements, les sauts à la porte, les pipis / défécations, les léchages des lèvres et d’autres signes de malaise ou de peur.
- Continuez à regarder pendant 5 à 10 minutes afin de connaitre son comportement dans sa globalité pendant votre absence et de prendre des notes détaillées.
- Quelque soit le moment de déclenchement de ses comportements anxieux, qu’il s’agisse du moment où vous avez fermé la porte (ou même avant de partir) ou de plusieurs minutes après, ce temps constitue le seuil de panique de votre chien.
2. La désensibilisation progressive
Maintenant que vous connaissez le seuil de votre chien, vous pouvez commencer à le désensibiliser lentement avec des absences de plus en plus longues.
Commencez l’entrainement (sur des périodes de 30 minutes maximum) en allant vers la porte et en sortant de la maison pour des durées variables.
Par exemple, si la panique de votre chien commence au moment où vous passez la porte, vous pourriez commencer par les étapes ci-dessous les premiers jours :
- Allez vers la porte et entre-ouvrez-la (mais ne sortez pas). Puis refermez la porte et éloignez-vous.
- Allez vers la porte et sortez en la refermant derrière vous. Revenez immédiatement.
- Allez à la porte et tournez la poignée (mais n’ouvrez pas la porte). Relâchez-la et éloignez-vous.
Faites une pause d’au moins une minute entre ces étapes, en faisant quelque chose de «naturel», comme regarder la télé, vous étirez…
Veillez également à ne pas donner trop d’attention à votre chien pendant vos pauses. Vous ne voulez pas l’ignorer complètement, mais commencer une session de jeu ou de caresses intensives rendra la suite plus difficile.
3. Les signaux qui précèdent le départ
Voir cette publication sur Instagram
Même si votre chien est capable de rester seul quelques minutes avant qu’il ne commence à paniquer, vous pouvez être sûr qu’il est à 100% conscient du fait que vous partez avant que vous n’ayez franchi la porte.
Une des façons de mettre votre chien à l’aise avec votre absence est de le désensibiliser à toutes les petites choses que vous faites avant de sortir. Ce sont les signaux que vous envoyez avant votre départ, tels que :
- mettre vos chaussures
- prendre vos clés
- déverrouiller la porte
Certains de ces signaux pré-départ peuvent effrayer votre chien plus que d’autres.
Lorsque vous commencez à les intégrer à votre entraînement, veillez à n’en ajouter qu’un par jour. De cette façon, vous pourrez identifier plus facilement les signaux qui déclenchent l’anxiété de votre chien.
Dans la plupart des cas, vous voudrez peut-être ajouter un nouveau signal après que vous ayez eu quelques jours d’entrainement avec le précédent.
4. Aller de l’avant
Attendez-vous à progresser lentement dans votre entrainement. Rappelez-vous que cela s’appelle la phase de désensibilisation progressive, et c’est pour une raison ! Vous devez rester patient et avancer au rythme de votre chien.
Chaque chien est différent, et il est impossible de prédire à quelle vitesse il peut surmonter son isolement, sa détresse ou son angoisse de séparation. L’important est de progresser de façon graduelle, et avec le temps vous serez en mesure de laisser votre chien seul lors d’absences de plus en plus longues.
Voici quelques autres points à garder à l’esprit lors de l’entrainement :
- Les pauses sont essentielles. N’essayez pas de travailler sur cet entraînement tous les jours. Pour la santé mentale de votre chien et la vôtre, prenez au moins un ou deux jours de pauses par semaine.
- Il s’agit d’un type de formation très stressante, nous devons donc veiller à ne pas en demander trop au chien. L’idéal est de se tenir à 30 minutes d’entraînement par jour au total.
- Les chiens sont terribles à “généraliser”, ce qui signifie que si vous ne travaillez que sur votre entraînement à 10 h tous les matins, il ne comprendra pas que les mêmes principes s’appliquent à 15 h et à 20 h. Assurez-vous de pratiquer à différents moments de la journée.
- Si vous vivez dans un foyer comptant plusieurs personnes, assurez-vous que tout le monde participe à au moins une session de formation par semaine. Si maman fait tout l’entraînement alors que le reste de la famille est à l’extérieur de la maison, le chien aura du mal à rester seul quand des personnes autre que maman s’en iront.
Bien que les chiens réagissent différemment à cet entraînement en fonction de leur sensibilité, il s’est avéré efficace pour aider une majorité des chiens.
En conclusion
Soyez patient et persévérez dans votre formation. Gérer l’anxiété de séparation de votre chien est un parcours qui peut être difficile. Alors si vous avez du mal à aller de l’avant, un comportementaliste canin, un formateur certifié ou un vétérinaire pourront vous aider.