En tant que dresseur, je peux vous assurer qu’on passe beaucoup de choses aux petits chiens. Un petit toutou qui saute sur votre mamie, c’est adorable, mais si un gros chien fait la même chose, c’est la catastrophe assurée ! Un petit chien qui jappe sur votre voisin, c’est presque amusant, mais un gros chien qui fait la même chose, c’est menaçant.
En matière de dressage, la première vraie différence entre un petit et un gros chien ne réside pas tant dans leurs capacités d’apprentissage que dans nos exigences. Les grands chiens ont besoin d’une main plus ferme et de plus de temps pour apprendre à bien se comporter. Il faut qu’ils soient mieux dressés et plus dociles que leurs congénères plus petits afin de côtoyer les humains en toute sécurité.
En ce qui concerne les procédés de dressage, cependant, les différences sont assez subtiles. Nous utilisons les mêmes signaux, les mêmes méthodes de renforcement positif et les mêmes stratégies de gestion pour façonner le comportement d’un chien.
Mais ce sont parfois ces différences minimes qui peuvent faire échouer le bon déroulement du dressage. Voici quelques conseils pour vous aider à trouver la technique optimale pour dresser votre chien, quelle que soit sa taille.
Aux yeux d’un petit chien, vous êtes gigantesque
L’une des erreurs quasi systématiques que je constate chez les propriétaires de petits chiens est ce que j’appelle « la menace imminente ». Cette « menace imminente » consiste à se pencher au-dessus d’un petit chien d’une façon qui leur semble menaçante. L’anxiété que cela peut déclencher chez une petite boule de poils peut en effet l’empêcher d’apprendre. Au lieu de vous pencher au-dessus de votre chien, restez debout ou mettez-vous à genoux devant lui pour faire des gestes de la main.
Il est essentiel d’adopter la bonne position
Vous voici donc accroupi(e) devant votre petit compagnon lors d’une séance de dressage. Tout se passe très bien jusqu’à ce que vous lui demandiez de s’asseoir ou de se coucher. Soudain, il vous regarde comme si vous étiez un alien.
Le problème, c’est que votre animal a beaucoup de mal à généraliser. Il pense que l’ordre « assis » signifie « assis » seulement lorsque vous l’êtes vous-même. Il ne comprend pas que cet ordre s’applique uniquement à sa position, pas à la vôtre.
Pour résoudre ce problème, une fois que vous aurez réussi à faire asseoir votre chiot de manière systématique, essayez de vous asseoir dans une position légèrement différente. S’agenouiller, par exemple, est à mi-chemin entre la position assise et la position debout.
Une fois qu’il vous obéira et adoptera régulièrement cette position, redressez-vous peu à peu, par exemple en vous tenant debout les genoux légèrement pliés, avant de finir par vous redresser complètement, en donnant toujours le même ordre à votre chien.
Les petits chiens ont de petits estomacs
Si la nourriture n’est pas le seul agent de renforcement qui fonctionne dans le cadre des méthodes de dressage s’appuyant sur la récompense, c’est souvent le plus facile à utiliser.
Le problème, c’est non seulement que l’estomac des petits chiens se remplit assez vite, mais aussi qu’il peut être plus sensible aux aliments gras ou riches. Il devient alors difficile de motiver un chien à s’entraîner en échange de friandises s’il a l’estomac plein.
Si vous utilisez la nourriture comme agent de renforcement, rappelez-vous que votre chien n’a besoin que d’un tout petit morceau en guise de récompense. Une miette de dinde ou de poulet est parfaite pour un petit chien. Vous pouvez également lui donner une toute petite quantité de nourriture pour bébé sur le bout de votre doigt.
Si le fromage et les viandes grasses comme le bœuf ou le porc conviennent aux grands chiens, ils entraînent souvent des problèmes de digestion chez leurs congénères plus petits, à qui il vaut mieux donner de la viande maigre, comme de la volaille.
Les grands chiens nous arrivent à la taille
Un problème alimentaire d’une autre nature se pose avec les grands chiens. En effet, leur truffe se situe au niveau de notre taille, là où se trouve votre sac ou votre poche à friandises, ce qui peut déconcentrer votre animal.
La première option consiste à porter votre sac à friandises dans le dos, hors de la vue de votre chien. Si cela ne suffit pas, essayez de placer vos friandises en hauteur, sur une étagère, par exemple, ou d’utiliser un jouet comme récompense non alimentaire.
Certains petits chiens ont plus de mal à adopter certaines positions
Je n’aime pas du tout généraliser les capacités canines, car chaque chien est un individu à part entière. Mais j’ai observé lors de mes séances de dressage que les petits chiens ont souvent plus de difficultés à apprendre à s’asseoir ou à se coucher que les plus grands.
Si votre chien a des difficultés à maîtriser ces mouvements, il va vous falloir du temps, de la patience et de la persévérance. Il est essentiel de décomposer le mouvement en différentes petites étapes plus faciles à gérer.
Au lieu d’essayer de faire se coucher complètement votre chien, suivez ces étapes :
- Récompensez votre chien s’il baisse la tête et regarde vers le sol.
- Puis, encouragez-le à allonger l’une de ses pattes avant et récompensez-le pour cela.
- Continuez pas à pas jusqu’à obtenir qu’il se couche complètement.
Une autre option consiste à « saisir » le comportement attendu. Gardez un œil sur votre chien et guettez les moments où il s’assoit ou se couche naturellement. Dès que vous l’observez, faites-lui immédiatement la fête et récompensez-le avec quelque chose d’extraordinaire.
Plus les chiens sont récompensés pour un comportement, plus ils le reproduisent. Bientôt, vous verrez votre chien se coucher sans cesse en votre présence, et vous pourrez alors nommer cette action (« couché » ou « assis »). Nommez-la à haute voix dès qu’il commence à adopter l’une ou l’autre de ces positions.
En pratiquant l’association verbale à l’action, votre chien apprendra à répondre correctement à votre signal « assis » ou « couché » chaque fois que vous le lui demanderez.