- Il ne peut pas remplacer une aide vétérinaire professionnelle.
Si vous remarquez des sifflements ou des épisodes de toux chez votre chat, vous vous inquiétez certainement pour votre boule de poils, et à juste titre. Ces difficultés respiratoires peuvent être le signe d’un problème de santé, comme l’asthme félin. Chez le chat, l’asthme se traduit par des poumons inflammés, généralement en raison d’une exposition à un allergène dans son environnement. Comme chez l’humain, l’inflammation des poumons provoque la contraction des voies respiratoires et la production excessive de mucus.
Bien que seulement 1 à 5 % des chats soient formellement diagnostiqués comme asthmatiques, cette maladie pourrait représenter jusqu’à 60 % des maladies touchant les voies respiratoires inférieures chez les chats. C’est pourquoi nous vous conseillons de consulter un vétérinaire si vous pensez que votre chat souffre d’asthme. Mais rassurez-vous : l’asthme du chat est totalement gérable et il existe de nombreuses méthodes pour anticiper les crises. Dans les cas les plus sévères, votre vétérinaire pourra prescrire des médicaments qui aideront votre chat à profiter d’une vie longue et heureuse.
Symptômes de l’asthme félin
Les chats souffrant d’asthme léger à modéré traversent des phases de toux intermittentes, sans que cela n’affecte leur quotidien. En revanche, les crises d’asthme sévères présentent un véritable risque. Si votre chat s’essouffle, s’il respire la gueule ouverte ou si ses babines et ses gencives sont bleues, consultez immédiatement un vétérinaire d’urgence.
- Toux sèche.Votre chat tousse comme s’il essayait de cracher une boule de poils, mais rien ne sort.
- Difficultés à respirer, en particulier à l’expiration. « Si on considère souvent l’essoufflement comme le principal symptôme de l’asthme, sa particularité tient au fait que les patients asthmatiques ont du mal à expirer », explique le Dr Gary Richter, vétérinaire et collaborateur du blog The Dog People de Rover.
- Toux chronique.Entre les épisodes de toux qui ponctuent une crise d’asthme, il se peut que votre chat halète pour reprendre son souffle.
- Sifflements ou crépitements.Chez les chats, l’asthme peut provoquer des sons anormaux au niveau des poumons, notamment des sifflements et des crépitements.
- Vomissements. Il se peut que votre chat vomisse à cause de l’intensité des épisodes de toux et de sifflements.
- Respiration rapide.Les chats asthmatiques respirent plus rapidement que les autres, en particulier quand ils dorment. Pour un chat, la fréquence respiratoire typique se situe entre 24 et 30 respirations par minute. Si celle de votre chat est supérieure à 40 respirations par minute, consultez un vétérinaire.
- Respiration bouche ouverte.Les chats asthmatiques peuvent présenter ce que l’on appelle une dyspnée, autrement dit une forme de respiration irrégulière. Si votre chat respire la bouche ouverte, consultez immédiatement un vétérinaire.
- Babines et gencives bleues.Tout comme la respiration bouche ouverte, si votre chat présente des babines et des gencives bleues, c’est qu’il n’inspire pas assez d’oxygène. Il aura besoin de soins médicaux d’urgence.
Plusieurs maladies (comme la bronchite ou la dirofilariose, dite maladie des vers du cœur) peuvent provoquer des symptômes similaires à ceux de l’asthme.
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Causes et allergènes déclencheurs
L’asthme est causé par l’inhalation de particules qui irritent les poumons et provoquent une réaction allergique. Cette dernière entraîne une inflammation des poumons, la contraction des voies respiratoires et la multiplication des cellules inflammatoires au niveau des poumons. Plus ces réactions seront courantes, plus elles risquent d’affecter de façon permanente votre chat.
Allergènes déclencheurs | Pathologies préexistantes |
Fumée | Obésité |
Litière pour chat | Pneumonie |
Aérosols | Maladies cardiaques |
Moisissure | Stress intense |
Poussière | Parasites |
Mildiou | Anxiété |
Parfums | Génétique |
Produits chimiques ménagers | |
Pollen |
Facteurs de risque
Les symptômes de l’asthme étant similaires à ceux d’autres maladies respiratoires, il peut être difficile à diagnostiquer. Par conséquent, certains facteurs de risque peuvent aider votre vétérinaire à déterminer si votre chat est asthmatique. Par exemple, si tous les chats, quels que soient leur race, leur âge ou leur sexe, peuvent développer de l’asthme, il est cependant très fréquent chez les siamois et les himalayens. Des études ont également montré que l’âge moyen d’apparition des symptômes se situe entre quatre et cinq ans, mais certains chats présentent des signes chroniques (comme une toux qui ressemble à l’expulsion de boules de poils) que leurs propriétaires ne voient pas forcément, ce qui pourrait indiquer que l’asthme touche aussi les chats plus jeunes.
Diagnostic
Pour poser un diagnostic, votre vétérinaire optera pour une approche clinique. Après avoir effectué un examen externe et passé en revue les antécédents de votre chat, votre vétérinaire effectuera un ou plusieurs de ces examens cliniques :
- Radiographie thoracique. Cet examen offre une vue en deux dimensions des poumons et permet d’identifier les inflammations légères à sévères des lobes pulmonaires et des voies respiratoires inférieures, qui peuvent dénoter l’asthme félin.
- Échographie ou scanner thoracique. Contrairement à la radiographie, le scanner permet d’obtenir une vue 3D plus complète du poumon et d’illustrer l’épaississement de la paroi des voies respiratoires, voire la compression des voies respiratoires caractéristiques de l’asthme. Cet examen permet aussi de distinguer l’asthme d’autres maladies comme la bronchite.
- Analyses sanguines. L’analyse du sang, de la numération globulaire et de l’urine est généralement la première façon pour les vétérinaires d’exclure les pathologies qui affectent les organes principaux. Ces tests ne donnent aucun résultat chez les chats asthmatiques sans autres problèmes de santé.
- Bilan allergologique. Ce type d’examen est essentiel aux vétérinaires pour déterminer si les symptômes respiratoires de votre chat sont causés par des allergènes, en particulier des aéroallergènes (les déclencheurs les plus courants de l’asthme félin).
- Analyse des selles. En examinant la présence de vers du cœur et de parasites dans les selles, on peut exclure les parasites qui provoquent des symptômes semblables à ceux de l’asthme.
- Bronchoscopie, insertion d’une petite caméra dans les voies respiratoires. Après avoir anesthésié votre chat, le ou la vétérinaire insère une caméra placée au bout d’une tige flexible dans sa gueule, puis dans sa trachée, jusqu’aux voies respiratoires inférieures. Si votre chat souffre d’asthme, il est courant que cet examen révèle des rougeurs, des signes d’irritation, une compression des voies respiratoires, un épaississement des parois et l’accumulation de mucus.
- Lavage bronchoalvéolaire et culture bactérienne. Le lavage est souvent effectué en complément d’une bronchoscopie. Il consiste à injecter une petite quantité de solution physiologique stérile dans les voies respiratoires, puis de l’aspirer à l’aide du bronchoscope ou d’un cathéter. Chez les chats asthmatiques, les vétérinaires constatent un fort taux de cellules immunitaires répondant aux allergies (les éosinophiles) lors d’une analyse au microscope du liquide provenant des voies respiratoires. Pour déterminer si une infection bactérienne cause l’asthme, l’échantillon sera cultivé.
Asthme félin ou bronchite ?
Chez le chat, l’asthme et la bronchite présentent des symptômes très similaires, et sont traités plus ou moins de la même façon. Il s’agit cependant de deux maladies très différentes. « La bronchite et l’asthme sont étroitement liés, explique le Dr Richter. Ce sont deux types d’inflammation des poumons. » Dans les deux cas, on observe chez le patient des quintes de toux et un essoufflement. La différence tient au fait que la bronchite affecte les petites voies respiratoires, tandis que l’asthme est une inflammation des tissus pulmonaires. Il est donc normal que les propriétaires d’animaux ne puissent pas les distinguer.
Dans les stades plus tardifs ou les cas plus graves de bronchite chronique, les chats peuvent être sujets à un essoufflement constant, causé par des modifications structurales des voies respiratoires (similaires à celle que l’on observe dans les cas non traités d’asthme félin). À terme, la prise en charge de la bronchite chronique féline se concentre sur l’arrêt de l’inflammation à l’aide d’anti-inflammatoires ou de stéroïdes, afin d’empêcher au maximum un remodelage bronchique permanent. Comme chez les chats asthmatiques, les médicaments qui permettent de dilater les voies respiratoires (bronchodilatateurs) peuvent soulager le patient dans les cas légers à sévères.
Traitement médical
Si vous avez emmené votre chat dans une clinique vétérinaire pour des soins d’urgence en raison de son asthme, le traitement immédiat consiste à lui fournir de l’oxygène. Une fois que votre chat respire plus facilement, votre vétérinaire discutera avec vous des soins à lui apporter et de la gestion de sa maladie sur le long terme, en fonction des symptômes et du résultat des examens. Le stress peut par exemple déclencher des crises d’asthme. Pensez donc au confort de votre chat lorsque vous étudierez les options de traitement.
Parmi les traitements de l’asthme félin les plus courants, on compte l’utilisation d’un inhalateur avec l’un des médicaments suivants :
- Stéroïdes en inhalation. Un inhalateur pour chat constitue la méthode la plus efficace pour gérer l’asthme félin. Grâce à une chambre d’inhalation inspirée de celles pour enfants, vous pouvez faire prendre à votre chat sept à dix respirations deux fois par jour, ou autant que prescrit par votre vétérinaire.
- Stéroïdes par voie orale. Ces médicaments sont utilisés en complément ou à la place des stéroïdes inhalés. Si votre chat ne supporte pas l’inhalateur, vous pouvez ainsi cacher les médicaments dans sa friandise préférée.
- Bronchodilatateurs.Ces médicaments peuvent être prescrits en inhalation pour les chats souffrant d’asthme, en cas d’urgence ou de crises soudaines. Les bronchodilatateurs peuvent également être administrés par injection ou par voie orale. Cependant, ils ne font qu’élargir les voies respiratoires et ne permettent donc pas de traiter l’inflammation, c’est pourquoi votre vétérinaire ne les prescrira pas comme seul traitement.
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Remèdes naturels
Quelle que soit la gravité de l’asthme de votre chat, vous pouvez en soulager les symptômes en minimisant les déclencheurs. Vous pouvez par exemple apporter des changements à votre style de vie et à l’environnement de votre animal :
- Minimisez l’exposition de votre chat aux allergènes et aux agents irritants en conservant certains produits (comme ceux de nettoyage) loin des espaces que fréquente votre chat. Si vous le pouvez, changez les filtres de votre purificateur d’air à la fréquence recommandée par le fabricant.
- Optez pour une marque de litière sans poussière.
- Essuyez votre chat après chaque sortie pour éviter qu’il n’inhale trop de pollen.
- Consultez votre vétérinaire pour adapter le régime alimentaire de votre chat s’il a besoin de perdre du poids.
Si votre vétérinaire a fait passer un bilan allergologique à votre chat, il ou elle pourra vous conseiller plus en détail sur les déclencheurs à éviter.
Parmi les méthodes naturelles pour traiter l’asthme félin, l’acupuncture donne de bons résultats. Selon l’Indian Trail Animal Hospital, « l’acupuncture féline permet de diminuer l’inflammation en stimulant les centres nerveux », ce qui permettrait de soulager les poumons. Ce traitement doit s’accompagner d’une prescription médicamenteuse recommandée par un vétérinaire, et ne doit pas s’y soustraire.
Enfin, un changement de régime alimentaire peut également aider votre chat asthmatique. En optant pour une alimentation riche en oméga 3, vous stimulerez la santé de la peau et du pelage de votre animal, ce qui est connu pour réduire l’inflammation provoquée par les allergies. Si votre chat est en surpoids, parlez à votre vétérinaire pour déterminer le régime idéal pour la perte de poids.
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Similitudes entre l’asthme du chat et de l’humain
« Toute personne asthmatique vous dira qu’il est difficile d’expirer [lors d’une crise d’asthme] », explique le Dr Richter. Mais les similitudes ne s’arrêtent pas là.
En effet, les mêmes agents irritants sont à l’origine de l’asthme chez le chat et chez l’humain, la maladie peut être exacerbée par les mêmes pathologies sous-jacentes et diagnostiquée à l’aide des mêmes techniques. Ce n’est pas pour rien si l’inhalateur pour chat a pour modèle celui destiné aux enfants !
Points à retenir
Si vous pensez que votre chat est asthmatique, parlez-en à votre vétérinaire. Malheureusement, il n’existe pas de remède à l’asthme, mais il est possible d’anticiper les crises et de limiter les éléments déclencheurs pour offrir une meilleure vie à votre chat et éviter que ses poumons ne soient définitivement endommagés. C’est pourquoi il est crucial de consulter un spécialiste du système respiratoire animal pour garder l’asthme de votre chat sous contrôle. La diminution des déclencheurs, l’identification des allergènes à l’origine de la maladie et la mise en place d’un traitement représentent un engagement à vie, mais fort heureusement les chats asthmatiques peuvent vivre heureux et longtemps grâce aux médicaments tels que les bronchodilatateurs et les inhalateurs spécialisés, mais surtout grâce à vos bons soins.